lundi 20 août 2018

Les Sœurs Carmines, tome 3 : Dolorine à l'École


Auteur : Ariel Holzl
Éditions Mnémos / Collection Naos
271 pages – 17€

L’école de la vie n’a point de vacances. Même quand on y meurt.
Pour Dolorine Carmine, la rentrée des classes est une bonne occasion de se faire de nouveaux ennemis. Cependant, la fillette n’a pas trop l’habitude de parler avec les vivants. Les fantômes, en revanche…
Dans le pensionnat bizarre où elle a atterri, les spectres manquent pourtant à l’appel. Ont-ils été chassés par les horreurs des environs ? À moins qu’ils ne travaillent au laboratoire de Miss Elizabeth, la nouvelle institutrice ? Personne ne semble avoir la réponse.
Monsieur Nyx veut tout brûler.
Mais Dolorine reste optimiste : en fouinant partout, elle finira bien par les retrouver ! Un peu de curiosité n’a jamais tué personne… si ?


Mon avis :

Avec ce troisième tome, Ariel Holzl propose de poursuivre l’aventure des sœurs Carmines auprès de Dolorine, qui avait déjà partagé le devant de la scène avec Merry dans Le Complot des Corbeaux mais à qui Tristabelle n’a pas laissé de place dans Belle de Gris. Une fois de plus, l’auteur surprend en changeant le style de la narration pour l’adapter à l’héroïne du tome. Le ton est donc certes plus léger mais il n’est pas trop enfantin pour autant, bien que clairement plus naïf. Dolorine regarde les horreurs de son quotidien avec candeur, et son insouciance est exacerbée par les réflexions terribles de sa peluche Monsieur Nyx. Malgré les encouragements de ce dernier, Dolorine a toujours à cœur de faire le bien, notamment pour aider les fantômes qui l’entourent.  

Comme le titre l’indique, Dolorine va rejoindre le pensionnat où ont étudié ses sœurs. La jeune fille se retrouve entourée d’enfants de son âge issu∙e∙s des familles nobles de Grisaille, qui semblent l’accueillir parmi eux avec plaisir… ce qu’elle trouve suspect. Mais il faut dire que Dolorine n’est pas habituée aux vivants, elle, c’est avec les morts qu’elle aime sympathiser. Le problème c’est qu’il n’y a aucun fantôme, dans le pensionnat ! Et selon les rumeurs, il devrait y en avoir plus d’un, vu les tragiques accidents qui surviennent chaque année. La jeune fille se lance donc dans une enquête dangereuse pour retrouver les spectres censés se trouver là, comme dans tout vieux bâtiment qui se respecte. À travers un discours toujours très drôle, plein de jeux de mots savoureux et de digressions enfantines, l’auteur aborde encore une fois des sujets des plus intéressants, comme l’acceptation de la mort ou la difficulté à trouver sa place. Dolorine est un personnage extrêmement attachant, bienveillant et bourré d’humour, surtout lorsque c’est involontaire. Son incompréhension des mots ou des situations provoque des scènes aussi cocasses qu’hilarantes, et elle se sort souvent de situations terribles avec une chance insolente provoquée par son insouciance. Et c’est délicieux !

 
La mise en page et les illustrations de Melchior Ascaride sont un bonus très appréciable qui rendent le roman encore plus agréable à feuilleter. Nous retrouvons bien sûr les pages du journal secret de la jeune héroïne, mais elle n’est pas la seule dont nous découvrons la plume. L’objet livre participe activement à l’immersion en proposant un graphisme travaillé, des pages faussement cornées ou déchirées, des ratures et bien sûr les adorables dessins de Dolorine. Sans parler du glossaire de fin, à mourir de rire ! C’est donc un sans-faute pour Dolorine à l’École, qui est un nouveau coup de cœur. L’auteur prend le risque de sortir de Grisaille et de changer le ton du récit et cela fonctionne à merveille, clôturant les aventures des trois sœurs en fanfare. Mais il semble évident que nous n’avons pas fini de nous promener à Grisaille, et c’est tant mieux !

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