Auteur : Magali Villeneuve (Co-scénariste : Alexandre Dainche)
Illustration de Alexandre Dainche !
L'Homme sans Nom
470 pages
21,90€
Dans les Cinq Territoires, les saisons débutent un autre cycle et
à nouveau, la Grande Relève en marquera l’amorce. Renvoyé vers
son pays d’origine, Cahir, rongé par l’amertume et hanté par
ses souvenirs, tente de retrouver sa place parmi les siens. Tandis
que, dans la cité-capitale, l’on a préféré effacer toute trace
du drame pour mieux l’oublier, certaines culpabilités, quoique
silencieuses encore, commencent à peser lourd.
Derrière les murs inébranlables de la tour du Nolath, l’Igilh reçoit un message glaçant en provenance des Plaines de Tilh. Il lui faut prendre une réelle décision. De celles qui, dépendantes d’un seul homme, peuvent déterminer pourtant le devenir de chacun.
Mon avis :
(Avis datant du 08 août 2013, transféré de Babelio)
Le deuxième tome de la Dernière Terre ne fait que renforcer mon
coup de cœur pour la saga. Si vous avez aimé le premier tome,
n'hésitez que pour une seule raison : le troisième tome n'est pas
encore disponible et vous pourriez en souffrir un peu, à la fin du
second. Si vous n'avez pas aimé l'enfant Merehdian, vous êtes un
peu fou, mais vous devriez quand même laisser une chance à ce tome,
à la fois bien différent et pourtant dans la continuité du
premier.
J'avais dévoré le premier tome en très, très peu
de temps, alors j'ai décidé de faire durer celui-ci, mais je n'ai
pas réussi. Vous savez, quand on lit un livre et qu'on se dit « je
m'arrête au prochain chapitre ! » histoire d'aller dormir ? Et
quand on voit que le chapitre suivant est sur un personnage que l'on
aime, pour lequel on s'inquiète ou qu'on n'a tout simplement pas vu
depuis longtemps... Et finalement on lit un chapitre de plus, en se
disant qu'on s'arrêtera à celui d'après. Eh bien je me suis rendue
compte à la moitié du livre que ça m'arrivait à CHAQUE fin de
chapitre. J'ai du me faire violence pour aller dormir cette fois,
mais je l'ai aussitôt repris et terminé le lendemain. Tout
s'imbrique si parfaitement qu'il est impossible de lâcher ce livre,
ou d'en lire un autre en parallèle (chose que je fais pourtant
quasiment tout le temps).
Pour la petite anecdote, j'ai eu la surprise de recevoir le
tome deux doublement dédicacé, grâce à la secrète collaboration
des auteurs et de mon copain... Et on m'a rarement fait plus belle
surprise. Cette fois ci, Alexandre Dainche a choisi d'illustrer
Melgar, lequel m'avait particulièrement touché dans le premier
tome, et Magali Villeneuve m'a écrit une si jolie dédicace que j'en
ai été terriblement émue. Une fois encore, je vous encourage à
les suivre sur leur site et sur leur page facebook, à découvrir à
quel point ils sont gentils en plus d'être diablement doués. Mais
je m'égare...
Comme dans le premier tome, on retrouve la plume si
particulière de Magali Villeneuve qui rend le texte si agréable à
lire. C'est difficile à expliquer alors je vous laisse le soin de
vous faire votre avis en vous procurant le roman. Si vous êtes
encore dubitatifs, découvrez les premières pages sur le site de la
maison d'édition, l'Homme sans Nom.
Entrons maintenant dans le vif du sujet. Je vais tenter
d'éviter de spoiler et je vais enfiiiiiiiiiiiin pouvoir parler des
personnages, chose que j'ai évité de trop faire dans ma critique du
premier tome, histoire de ne pas trop en dévoiler.
Si, pauvres fous, vous aviez trouvé le premier tome trop
« contemplatif » ou je ne sais quel autre qualificatif
signifiant qu'il ne se passait pas grand chose, déjà vous aviez
tord maiiiis en plus vous ne pourrez absolument pas en dire autant du
second tome. On reprend là où la fin, déchirante, du premier tome
nous avait laissé : Ce qui s'est passé sur le Rempart ne s'est
jamais passé, chacun reprend sa vie là où il l'avait laissée et
Cahir est renvoyé chez lui aux cotés de son frère Uka et de sa
sœur Raya.
Ici, comme au début du premier tome, se prépare
la Grande Relève. Mais cette fois, elle ne semble être qu'un leurre
destiné à cacher les plus sombres évènements qui touchent les
villes alentours... Et qui semblent elles-mêmes être un écho au
drame ayant provoqué l'exil de Cahir. Mais je ne vous en dis pas
plus...
Cahir, après un début des plus difficiles (et on
comprend pourquoi... mais une fois encore, découvrez par vous-mêmes,
et pleurez !) Cahir donc, va redevenir lui-même, un enfant de
Merehde, membre d'une fratrie aimante, dans une contrée aimante. La
seule ombre au tableau serait le manque qu'il ressent envers
certaines personnes, mais le vent s'apprête à tourner... Et on ne
peut que se réjouir de ses joies et pleurer de ses peines. Il est un
jeune homme des plus attachants et Raya et Uka font ressortir le
meilleur en lui. On s'attache ainsi à l'ensemble de la fratrie et on
ne peut que se demander ou les agrevins sont allés chercher toutes
les idioties qu'ils rabâchent sur les Giddires. Le parallèle se
fait forcément et on se rend compte que les plus civilisés ne sont
pas ceux que l'on croit... Plus on en apprend sur Merehde et plus
elle nous apparaît plus accueillante que Tileh Agrevina, malgré son
climat.
Reghia, sur laquelle je n'ai osé rien dire
auparavant, m'a impressionnée. Déjà à la fin du premier tome, sa
dispute si violente avec Nelgoth m'avait laissée le souffle coupé,
avant que la fin du chapitre ne me rappelle brusquement qu'il fallait
respirer. Les deux Tilhians ne m'ont pas déçus au cours de ce
deuxième tome, bien que de façon différente, et leur combativité
et leur acharnement forcent le respect. Reghia est peut-être,
finalement, le personnage le plus fort du roman. Si j'étais de tout
cœur avec elle et que chacune de ses victoires, même petites, me
remplissait de joie, je reste dubitative quant aux motivations de
Nelgoth. Le pauvre a grandement souffert et force à l'empathie, même
si son caractère détestable ne joue pas en sa faveur. Et quel est
son véritable but ? Que peut-t-il penser, en réalité ? Sa réaction
à venir est une des choses que j'attends le plus !
Gayle est
plus présente, que ce soit par la proportion de ses apparitions dans
le romans ou de par son attitude et sa personnalité qui s'affirme
plus que dans le premier roman (en même temps, on pouvait
difficilement faire moins). La petite « aventure » la
concernant était un peu téléphonée mais si bien amenée que j'ai
eu un sourire niais à chaque fois que je lisais un passage à propos
de la jeune Ildorne, que j'apprécie beaucoup. Et je crois que j'en
attends beaucoup de sa part.
Feor est un personnage des plus
dérangeants. Bien qu'étant indubitablement le principal apport
humoristique du roman, son caractère si particulier et sa
personnalité changeante en font un personnage dur à cerner. Il est
à la fois exubérant et très drôle, mais aussi solitaire et
insensible. Ce sont des qualités que l'on a du mal à imaginer
regroupées en un seul être, mais qui expliquent la forte amitié
qui le lie à Ghent si rapidement. Il est différent avec chacun des
personnages qu'il rencontre et j'ai particulièrement aimé le duo
antithétique qu'il forme avec un certain personnage... à mourir de
rire !
Ghent, lui, est une véritable girouette et nous fait
suivre ses changements d'humeur à nous rendre fous. J'ai parfois eu
envie de lui donner des claques avant de vouloir le serrer dans mes
bras (chose qu'il n'aurait guère appréciée...). J'ai hâte de voir
comment il va évoluer !
Melgar, toujours en retrait même
quand il est au cœur de l'action, est encore le personnage le plus
touchant à mes yeux. Sa retenue est telle que les quelques émotions
qu'il laissent filtrer sont toujours un chambardement émotionnel.
C'est définitivement le personnage que j'apprécie le plus !
l'Igilh nous est présenté différemment dans ce tome. Si
j'ai eu tendance à oublier son âge dans le premier tome, cela n'est
pas possible dans le second. Tout le monde, tour à tour, le voit
comme il est : un adolescent, tout juste sorti de l'enfance, qui doit
faire face à plus de tracas que n'en ont connus une bonne poignée
d'Igilh avant lui. On voit ainsi les faiblesses du système agrevin
apparemment si parfait, si carré... Et ça fait peur pour la suite.
Heureusement que Tadgh et Solgar sont là... si on veut.
Et il
y a les brumes, et ce qui s'en échappe. Que sont ces créatures,
entraperçues dans le premier tome ? Que peuvent-elles faire ? Pire,
que ne peuvent-t-elles PAS faire ? Pour l'anecdote, je n'ai pas pu
m'empêcher de visualiser des espèces de Slenderman, en encore plus
flippant bien sûr, sinon c'est pas drôle. En bref, c'est creepy à
souhait, tout en étant bien mystérieux et un peu dégueu. Tout ce
qu'on veut, c'est en savoir plus, même si quelques débuts (minimes)
de pistes sont donnés. Grâce à des gens comme Ved, par exemple...
mais je ne suis pas prête à parler de Ved héhéhé...
Le
livre est si dense que je ne vois pas trop comment faire une critique
sans qu'elle même soit des plus longues... Mais je m'arrêterais là.
Ce roman, non seulement grâce à l'histoire mais aussi grâce à la
plume de l'auteur et à l'illustration, est un nouveau coup de cœur.
Je ne peux que vous conseiller de vous jeter sur l'histoire de Magali
Villeneuve et je vous souhaite de l'aimer, ne serait-ce qu'à moitié autant que moi !
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