dimanche 17 septembre 2017

La lune est à nous


Autrice : Cindy Van Wilder
Éditions Scrineo
394 pages – 17,90€

Montrons-leur. Montrons-leur même si ce sera toujours plus difficile pour nous. Nous, les grandes tailles, les hors-normes, les tronches qui se dissimulent au dernier rang de la photo de classe. Nous, les abonnés des coulisses, les absents des happy ends. Montrons-leur qu’ensemble nous serons capables de tout. Même de décrocher la lune !

Max et Olivia n’ont pas grand-chose en commun. Max, solitaire et complexé, peine à s’intégrer dans son nouveau lycée. Olivia, sociable et hyperactive, vient d’être recrutée par la très populaire chaîne YouTube « Les Trois Grâces » et s’investit dans le milieu associatif. Ils n’ont rien en commun, si ce n’est qu’ils sont en surpoids, et que le monde le leur fait bien payer. Lorsqu’ils se rencontrent, ils se comprennent instantanément. Et décident de réagir – chacun à sa manière. L’habit ne fait pas le moine, dit-on… Ni Max ni Olivia ne s’attend aux défis qu’ils vont rencontrer. Et si l’aiguille de la balance n’était pas le seul challenge ? Et s’il était possible de décrocher la lune, même après être tombé à terre… ?
 

Mon avis :

Comment faire la chronique d’un roman à ce point nécessaire ? J’ai bien peur que mes mots ne rendent pas justice à l’histoire de Max et Olive, au message de profonde bienveillance que La lune est à nous souhaite transmettre tout en dénonçant l’un des terribles défauts dont souffre notre société. À travers ce one-shot contemporain, Cindy Van Wilder donne la parole à ceux à qui on la refuse trop souvent, à ceux qui souffrent quotidiennement de grossophobie, de racisme ou encore d’homophobie, et elle le fait avec beaucoup de talent. Pour autant, La lune est à nous est loin d’être un roman niais. Bien au contraire, il appuie là où ça fait mal, il est dur et poignant et n’épargne rien à ses personnages principaux… ni à ses lecteurs !

Olivia et Max sont deux adolescents qui n’ont pas grand-chose en commun… si ce n’est leur poids.  Ils vont trouver l’un chez l’autre un reflet de leur souffrance quotidienne qui les liera malgré leurs différences. Olivia est un personnage solaire et merveilleux que j’ai adoré suivre, alors qu’elle s’épanouit sur Instagram et inspire des milliers de personnes en se montrant telle qu’elle est sur les réseaux sociaux : grosse, noire, vraie. Parce que ceux qui n’entrent pas dans les cases créées par ceux qui rentrent dedans ont le droit d’exister et de se montrer, parce qu’ils sont tout aussi vrais et légitimes que les autres. La jeune femme est engagée et tend à l’être encore plus. Mais bien cachés derrière leurs écrans, ses détracteurs sont prêts à le lui faire payer. Max, quant à lui, est plus taciturne et difficile d’accès, en colère contre lui-même et contre le monde, en lutte intérieure constante. Pourtant, il est tout aussi attachant qu’Olivia. Alors que sa famille se déchire et qu’il doit se construire une nouvelle vie dans un nouveau pays, son secret le ronge et rajoute à sa souffrance. Mais leur rencontre et l’aide qu’ils vont recevoir leur permettront d’avancer et d’encaisser les coups durs que la vie réserve aux gens comme eux.

Pourquoi La lune est à nous est à mettre entre toutes les mains ? Parce qu’il aidera des gens à se sentir bien, beaux, légitimes. Parce qu’il est porteur d’un message nécessaire qui encourage l’amour de soi, l’entraide et la bienveillance. Parce qu’il est profondément réaliste et qu’il montre la vie telle qu’elle est, parce qu’il donne l’envie de se relever et de se battre. Mais il est aussi à mettre entre les mains de ceux qui ne comprennent pas, ceux pleins de haine, qui rejettent, qui insultent, qui sont dégoutés. Car Cindy Van Wilder n’a pas peur des mots qu’elle utilise, qui sont durs, qui choquent, qui font mouche à chaque fois. Elle n’a pas peur de donner des coups là où ça fait mal, de dire les choses telles qu’elles sont et telles qu’elles doivent être dites. La lune est à nous est un cri du cœur, un poing dressé vers le ciel. C’est un roman qui encourage à être tolérants, bienveillants, solidaires. Qui demande à ce qu’on s’aime, nous-mêmes et les autres. Mais il n’y a pas que le message qui est beau, bien sûr. La plume de Cindy est addictive et pleine de justesse, elle m’aura emportée dès les premiers mots jusqu’à la toute fin. Elle m’aura fait verser de nombreuses larmes, de peine, de colère et de joie. Il y a tant à dire sur ce roman mais je préfère conclure en vous conseillant de le lire, de le vivre et de le transmettre à d’autres, et j’espère que vous serez touchés autant que moi. 



6 commentaires:

  1. Très belle chronique. Tu me donnes envie de me laisser tenter :)

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  2. Ta chronique est superbe mon petit, JE LE VEUX ! Fière de toi ? :P

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  3. Piouf ! Rien que de lire ta chronique, j'ai à nouveau les larmes aux yeux ! Quel livre <3 A mettre entre toutes les mains en effet !!

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  4. Très tentante, ta chronique, je note de suite !

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