Auteur : Ernest Cline
Michel Lafon Jeunesse
405 pages – 17,95€
2044. Sur une Terre surpeuplée, les ressources manquent et les
conditions climatiques sont catastrophiques. Comme la majeure partie de
l’humanité, Wade Watts passe son temps dans l’OASIS, un monde virtuel où chacun
peut être tout ce qui lui chante. Et comme la majeure partie de l’humanité,
Wade rêve de devenir l’héritier de James Halliday, le créateur de l’OASIS. Mort
sans laisser de successeur, ce dernier a créé une véritable chasse au trésor
qui guidera les plus doués vers le butin.
Des millions de concurrents s’y sont
cassé les dents. Mais quand Wade résout la première énigme, la partie reprend…
Car les autres joueurs ne reculeront devant rien pour obtenir la victoire. Wade
n’a plus le choix : pour survivre, il doit gagner.
Êtes-vous prêt ?
Mon avis :
Dans les années 2040, la Terre a subi une grave crise énergétique.
La plupart des gens sont entassés dans des bidonvilles surpeuplés et choisissent
d’échapper à leur misère quotidienne grâce à l’OASIS, une réalité virtuelle
créée par un concepteur de jeux vidéo. L’OASIS, qui était à la base une
plateforme en ligne type MMORPG, a évolué pour être au centre des préoccupations
de chacun au point que la plupart des gens y étudient, y travaillent et s’y
divertissent, oublieux de la réalité. Wade est l’un d’eux. À 17 ans, le jeune
homme passe la majeure partie de son temps dans la peau de son avatar Parzival,
entre le lycée en ligne, les salons de discussion et la quête de l’Easter Egg.
James Halliday, le génie ayant mis au point l’OASIS, laisse derrière
lui une fortune colossale lorsqu’il décède. Son testament lègue son héritage et
les clefs de l’OASIS à celui qui sera capable de trouver son « œuf de Pâques »
: la récompense ultime d’une immense chasse au trésor à base d’énigmes sur les
jeux, séries et films des années 80 dont il était friand. Wade est un grand admirateur
d’Halliday et il connait sur le bout des doigts toutes les références sur
lesquelles Halliday a basé sa vie et sa chasse au trésor. Il devient « chassœuf »
sur son temps libre et engloutit des centaines d’heures de jeux, vidéos et
livres recommandés par Halliday dans le but de venir à bout de l’énigme. Sa
dévotion est totale, d’autant plus que les milliards de dollar à la clef ne
sont pas sa seule motivation : il veut aussi empêcher les employés de la
terrible organisation IOI de mettre la main dessus, de peur de perdre l’accès
gratuit à l’OASIS et d’en voir son fonctionnement et son économie irrémédiablement
modifiés.
Après un début laborieux, j’ai finalement eu du mal à lâcher le
roman. Les premières pages présentent l’univers dans lequel évolue Wade,
survolant la misère de sa « vraie » vie pour s’attarder sur Parzival
et la chasse à l’œuf. La présentation de l’OASIS et de toutes ses possibilités est
intéressante mais assez poussive, et ce jusqu’à ce que Wade trouve le premier
indice. À partir de là, tout se met en place et l’action et les rebondissements
s’enchaînent, faisant oublier le début assez contemplatif pour mettre en place
une intrigue au rythme effréné. Wade n’est bien sûr pas le seul personnage que
nous rencontrons et la chasse est aussi l’occasion pour lui de lier des amitiés
et d’affirmer des inimités, mais aussi de se questionner sur la réalité de ses
liens et de ses sentiments. D’ailleurs, si la chasse à l’œuf m’a passionnée, je
suis tout de même assez mitigée quant à d’autres points. Ready Player One est
un roman assez élitiste et je trouve qu’il ne se suffit pas à lui-même si le
lecteur n’a pas une partie des références pop-culture ou un certain engouement
pour le jeux vidéo. Le message du roman me surprend aussi un peu : d’un côté
on sent que l’auteur cherche à encenser les jeux vidéo, à rendre hommage aux
années 80 et à un univers qu’il aime, et d’un autre on a ce rappel constant que
les jeux ne sont pas la réalité, qu’il ne faut pas oublier de vivre… Quelque
chose qui contribue à culpabiliser les joueurs et donc le public du roman ?
Public que j’ai aussi du mal à cerner : Le roman met en scène des
adolescents qui luttent contre le système et les adultes corrompus, j’y vois
donc un roman d’anticipation dystopique young-adult, maiiiiiis les références parleront
à des gens d’une quarantaine d’années.
Ready Player One est un roman prenant bourré de bonnes idées avec
lequel j’ai passé un bon moment de lecture immédiat, mais qui me laisse un goût
assez amer. J’ai du mal à comprendre le message final, entre hommage et mise en
garde, et je n’ai pas été très touchée par les personnages ou le style. Le fil
conducteur de la chasse est passionnant et porte le roman, mais j’en espérais
un peu plus. J’ai tout de même hâte de voir l’adaptation récente pour revivre
la chasse à l’œuf !
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