mercredi 25 avril 2018

Le Dieu Oiseau



Autrice : Aurélie Wellenstein
Éditions Scrineo
336 pages – 16,90€


Une île. Dix clans. Tous les dix ans, une compétition détermine quel clan va dominer l’île pour la décennie à venir. Les perdants subiront la tradition du « banquet » : une journée d’orgie où les vainqueurs peuvent réduire en esclavage, tuer, violer, et même dévorer leurs adversaires.

Il y a dix ans, Faolan a assisté au massacre de sa famille. Sauvé par le fils du chef victorieux, Torok, il est depuis lors son esclave et doit subir ses fantaisies perverses.

Enfin, la nouvelle compétition est sur le point de commencer. L’occasion pour Faolan de prendre sa revanche.

Sa vengeance aura-t-elle le goût du sang ?



Mon avis : 

Chaque nouveau roman d’Aurélie Wellenstein est pour moi un évènement à ne pas manquer tant elle rafraîchit le paysage de la fantasy francophone. Avec ce nouveau one-shot, elle a encore une fois réussi à me surprendre avec une histoire sombre et haletante. L’autrice brille définitivement dans la création de personnages à la limite du anti-héros, vraiment crédibles dans leurs défauts et leurs faiblesses. Les héros d’Aurélie Wellenstein sont souvent là où on ne les attend pas et c’est ce que je préfère dans ses romans. Le dieu oiseau est nouveau page-turner des plus palpitants, à la construction un peu plus linéaire que ses autres romans mais pourtant original par bien des aspects. Sans surprise, je l’ai adoré.

Tous les dix ans, des épreuves sont organisées pour sélectionner dix champions, représentants les dix clans de l’île où a grandi Faolan. Ces dix champions s’affrontent à leur tour dans une compétition qui détermine quel clan règnera sur l’île les dix prochaines années. Les perdants devront subir la cérémonie du « banquet », qui donne aux gagnants l’opportunité de faire subir les pires horreurs aux membres des autres clans. Le jeune Faolan se souvient très bien du banquet d’il y a dix ans : celui où il a assisté à l’horrible mise à mort des membres de sa famille. Épargné par Torok, le fils du vainqueur, il est depuis son esclave et vit un sort pire que la mort. La seule chose qui le fasse tenir est la perspective de participer à la nouvelle compétition qui approche à grands pas… Après tout, qu’il réussisse ou échoue, il sera soit vainqueur, soit mort et donc libéré du joug de Torok.

Rappelant sans pour autant copier le style des Battle Royale où des jeunes gens s’affrontent jusqu’à la mort, Aurélie Wellenstein arrive pourtant à vraiment se démarquer des lieux communs du genre. Le dieu oiseau s’inspire des mythes et cérémonies de l’île de Pâques et se place dans un décor rarement vu en fantasy, et sa lecture donne clairement envie d’en découvrir plus à ce sujet. L’autrice surprend aussi avec le personnage de Faolan, qui est loin d’être le fer de lance d’une rébellion contre ce système injuste et barbare (ce rôle sera même réservé à des personnages anecdotiques), mais bien un héros guidé par la haine et le désir de vengeance. Encore une fois, elle prend un malin plaisir à mettre en scène un jeune homme loin des héros vertueux que l’on retrouve habituellement en fantasy et à le mettre dans d’horribles situations. Le dieu oiseau est un roman dur, sombre et violent, autant sur le plan physique que psychologique. L’évolution de Faolan est le véritable point fort du roman. Comme on peut s’y attendre dans ce type de lecture, les personnages devront passer par différents questionnements mettant en balance leurs valeurs, leur humanité et leur volonté de gagner. Mais Aurélie Wellenstein étonne toujours, rendant son intrigue à l’apparence linéaire surprenante et pleine de rebondissements inattendus.

Encore une fois, l’autrice arrive à créer un univers complexe au background intéressant en quelques pages seulement, se précipitant dans l’action. Le dieu oiseau est à nouveau un tome unique et il fonctionne très bien tel quel, se concentrant sur la violence de l’univers et l’évolution des personnages. Aurélie Wellenstein signe un nouveau roman court et puissant qui se dévore d’une traite, aussi original sur son background et l’évolution de ses personnages que linéaire sur le principe et l’intrigue sous-jacente. À découvrir !


2 commentaires:

  1. J'ai beaucoup aimé aussi. J'apprécie le fait que les livres d'Aurélie Wellenstein soient des tomes uniques, en un seul tome elle arrive à nous faire découvrir une histoire bien ficelée et des personnages qui évoluent sans s'encombrer de fioritures.

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    1. Oui, c'est finalement rare, des tomes uniques en fantasy ! J'admire vraiment sa capacité à créer des univers en si peu de page moi aussi :)

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