Auteur :
Adrien Tomas
Éditions Lynks
330 pages – 15,90€
Sortie le 22 août
2019
Dans un monde
dévasté par les guerres et les catastrophes, les hommes sont coupés les uns des
autres par une colère incessante.
À Kuala Lumpur,
Spider, un hacker, échappe à de mystérieux ennemis, aidé par des araignées.
Seuls survivants de la réserve de Mwanga, Kamili et Ushingi, l’un des derniers
okapis, découvrent que l’ultime chance de l’espèce se trouve au cœur de
l’Europe en ruines. À Paris, Faustine, trouve l’apaisement auprès des animaux
du sanctuaire de Montvermeil. Quand une baleine échoue dans les Eaux, elle
comprend que leurs âmes sont liées et que leur chant guérit les hommes de leur
rage.
Mais pour
combien de temps ? Car les forces lancées sur la piste de Spider s’intéressent
de très près à la jeune fille et au cétacé. Et les responsables du carnage de
Mwanga n’étaient peut-être pas de simples braconniers.
Mon avis :
Vous aussi, vous
en avez marre des climatosceptiques et des politiciens qui se fichent du sort
de la planète ? Vous grincez des dents en voyant des hommes murs
s’attaquer à Greta Thunberg, cette jeune militante plus engagée que nombre de
nos dirigeants ? Vous êtes exaspérés de voir que ceux qui ont le pouvoir
de changer les choses font la sourde oreille alors que les scientifiques se
montrent de plus en plus alarmistes ? Eh bien, Adrien Tomas aussi.
Zoomancie
présente une vision apocalyptique du monde dans un futur malheureusement beaucoup
trop vraisemblable. La planète nous lâche, l’équilibre mondial est chamboulé, les
eaux montent, la colère règne, les gens s’entretuent. Faustine tente de
survivre dans un Paris dévasté, où elle s’accroche à son unique bouée de
sauvetage : son travail au Zoo de Montvermeil, où elle peut mettre de côté
la haine ambiante pour s’oublier auprès des animaux. Son empathie exacerbée va
la lier à une baleine piégée au bord de la Seine et leur connexion semble
apaiser la colère perpétuelle qui habite les gens qui l’entourent. Au Congo, la
réserve où travaille Kamili subit une attaque aussi terrible
qu’incompréhensible, poussant le jeune homme à fuir avec l’okapi à laquelle il
s’est irrémédiablement uni. À Kuala Lumpur, un jeune hacker surnommé Spider se
lie avec ses homonymes juste à temps pour échapper à une mystérieuse
organisation. Il semblerait que dans un monde en ruine déchiré par la colère,
dans lequel l’égoïsme est monnaie courante et où la compassion disparait, le merveilleux
don des protagonistes détonne suffisamment pour les mettre en danger…
J’ai adoré
Zoomancie : les convictions que le roman laisse transparaître, le
background immersif et crédible, l’intrigue haletante et ses personnages si
agréables à suivre. Faustine, Spider et Kamili sont les produits d’une
évolution négative. Élevés dans la colère, l’égocentrisme et la misère, ils
font partie des rares êtres humains à trouver en eux la force de faire appel à
des émotions non destructrices, faisant d’eux des parangons d’espoir irrémédiablement
attachants. Les héros se partagent une narration à la première personne et leur
ton pourra surprendre, lui qui sera parfois dur, blasé ou cynique. Mais c’est
la preuve qu’ils sont abîmés par le monde qui les a construits, jusqu’à ce
qu’ils trouvent l’apaisement grâce au lien qui les unit à leurs animaux.
Celui-ci est remarquablement bien dépeint, comme tout ce qui touche à la
nature, grâce au talent de l’auteur et à son passé de zoologiste. Les animaux sont
au cœur du roman, mis en avant avec une affection sincère qui transparait au
travers du texte. Ils apportent un peu de lumière à ce récit somme toute assez sombre,
qui ne prend pas les jeunes adultes auquel il s’adresse pour des gens incapables
d’entendre les vérités que les adultes semblent occulter. Et malgré la noirceur
de l’avenir dépeint par Adrien Tomas, le message reste positif et touchant.
Zoomancie se
veut donc à la fois alarmiste et porteur d’espoir. Le roman tient à véhiculer
des valeurs primordiales qui semblent pourtant s’être perdues en cours de route.
Il nous rappelle l’importance de la nature, le devoir de protection qui nous
incombe, mais aussi la nécessité de valoriser l’empathie et la bienveillance. Il
nous invite à réagir, à ne plus avancer avec des œillères et nous rappelle que
même si ceux qui ont le pouvoir de faire quelque chose ne le font pas, nous
pouvons toujours nous battre et nous faire entendre. Zoomancie délivre un
message fort et nécessaire, porté par un style toujours aussi efficace au
service d’une intrigue menée tambour battant. C’est un roman touchant et
percutant que je ne peux que vous inviter à découvrir et à partager !
Cette chronique m'a totalement convaincue !! Je ne connaissais pas l'existence de ce roman et pour avoir déjà lu un ouvrage de Adrien Tomas, je sais à quel point son écriture me plaît. Là, tous les thèmes me ravissent. Merci beaucoup pour cet article passionnant (et ultra bien construit). J'attends donc le 22 août avec impatience et suis ravie de pouvoir placer cet ouvrage dans ma sélection pour la rentrée littéraire.
RépondreSupprimerMais que de douceur dans ce commentaire ! Merci beaucoup ! Compte sur moi pour t'y faire penser <3
SupprimerBon bah ça me dit bien. Mais en même temps, tous les bouquins de l'auteur me disent bien. Faut juste que je m'y mette lol
RépondreSupprimerOuiiii cède à la tentation :D
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