mardi 8 janvier 2019

Nos Vies en l'Air


Autrice : Manon Fargetton
Éditions Rageot
192 pages – 15,90€

TW : Suicide, harcèlement, automutilation
 
Mina et Océan. Ces deux-là se retrouvent par hasard sur le toit d'un immeuble parisien. Ils ont choisi le même spot, ce soir, pour en finir. Mais leur rencontre bouleverse ce projet : ils décident de s'accorder la nuit dans la ville, ensemble.

Une nuit comme un su
rsis. Une nuit où tout peut arriver. Une nuit rythmée par les défis, les échos du passé et la liberté vibrante de l'inconnu. Jusqu'à l'aube, qui sera l'heure de la décision...

Mon avis :

Nos Vies en l’Air, c’est l’histoire de deux adolescent∙e∙s qui choisissent le même soir et le même lieu pour mettre fin à leurs jours. Mina et Océan ne se connaissent pas, ils ne pourraient pas être plus différents l’un de l’autre, mais leur décision commune les fait se rencontrer et créer un lien, comme une corde à laquelle se raccrocher. Malgré leur détermination, en dépit de leurs différences, ils décident de passer une dernière nuit dans Paris, ensemble. Aucune limite, aucun secret. Et au matin, un choix à faire.

C’est un sujet difficile et délicat que Manon Fargetton choisit d’aborder avec Nos Vies en l’Air. L’autrice a l’habitude de rencontrer des adolescent∙e∙s et a voulu écrire ce roman pour eux. Le suicide, beaucoup de jeunes y pensent sérieusement. C’est en voyant les chiffres et en se rendant compte du nombre d’adolescent∙e∙s probablement concerné∙e∙s qui avaient dû croiser son chemin qu’elle s’est lancée dans l’écriture de ce roman poignant. J’ai eu la chance de découvrir les premiers chapitres lus par Manon Fargetton elle-même et j’ai été emportée dès les premiers mots, conquise par Océan et Mina, touchée par leur réalisme et leurs souffrances. Iels sont crédibles et touchant∙e∙s et c’est à la fois un plaisir et un crève-cœur de les découvrir, à tour de rôle, en plus d’alterner entre passé et présent. Le roman nous révèle à travers de courts flashbacks ce qui les a poussés à prendre cette décision : le harcèlement, la solitude, les réseaux sociaux, la famille… Manon pioche parmi des sujets qui nous touchent presque tou∙te∙s, de près ou de loin, recollant les morceaux des puzzles que sont ces deux adolescent∙e∙s.

Et il y a cette dernière nuit, imprévue, inespérée. Comme un espoir ténu mais bien réel. Cette nuit-là, c’est une nuit de remise en question, de rencontres et de défis. C’est une course poursuite contre le temps et contre eux-mêmes. Et Manon les accompagne avec beaucoup délicatesse sans pour autant tomber dans la mièvrerie, pas plus qu’elle ne culpabilise. Nos Vies en l’Air, c’est un roman juste et donc dur, mais pourtant plein d’espoir et de tendresse. C’est un roman qui se dévore avec l’avidité de savoir ce qui leur est arrivé, avec l’envie de comprendre leur geste, avec le besoin de voir où cette nuit les mènera. Je vous invite à le découvrir si vous êtes prêt∙e∙s à être violemment touché∙e∙s par ces deux adolescent∙e∙s en souffrance, qui risquent de rester avec vous bien longtemps après que vous ayez fermé votre livre.

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