Autrice : Maureen Wingrove / Diglee
Michel Lafon Jeunesse
233 pages – 13,95€
Cléopâtre a 13 ans, trois chats, des parents divorcés, une petite sœur givrée fan de phoques, une pilosité plus proche de celle du singe que de l’être humain, et doit supporter quotidiennement maintes humiliations et insultes assénées par Clément, le plus sadique mais néanmoins plus beau mec du collège.
Heureusement, elle peut compter sur sa BFF Chloé pour lui faire oublier ses drames existentiels à grand renfort de missions d’espionnage nocturnes et de tournage de film d’horreur amateur.
Mais cette année, deux nouveaux font leur apparition en classe de quatrième… Et il se peut qu’ils changent considérablement le quotidien de Cléo.
Mon avis :
Si le nom de Maureen Wingrove ne vous dit rien, peut-être
aurez-vous entendu parler d’elle sous son pseudo Diglee ? Diglee, c’est
une illustratrice féministe et engagée que j’apprécie beaucoup pour son travail
et les nombreux messages positifs qu’elle tente de faire passer à travers lui
et sur les réseaux sociaux. Lorsque j’ai su qu’elle sortait un roman adressé
aux adolescent·e·s je n’ai pu qu’être fortement intriguée
et je n’ai pas été déçue : ce premier tome du Journal intime de Cléopâtre
Wellington est un vrai délice, un concentré d’humour et de positivisme avec
tout ce qu’il faut de féministe et de réconfortant. Cléopâtre (Cléo pour les
intimes) est extrêmement attachante, pleine de folie et, d’après ce qu’en
laissent penser les remerciements, une version romancée de la jeune Maureen
elle-même. Ce premier roman est une véritable réussite, qui m’a donné tout ce
qu’il faut de baume au cœur et de nostalgie en me faisant beaucoup, beaucoup
sourire.
J’attendais vraiment de voir les
jolis messages que Diglee a à cœur de transmettre sur internet mis en scène
dans son roman jeunesse et je dois avouer avoir été complétement conquise.
Comment arriver à raconter une histoire et à transmettre de façon ludique et
pédagogique une façon de penser importante et à laquelle on tient ? À aucun
moment Diglee n’en fait trop, elle est parfaitement en phase avec le public
visé, elle se contente d’instiller subtilement les questionnements logiques d’une
jeune fille de treize ans qui se pose des questions sur la place de la femme
dans la société. Du genre : pourquoi les poils sont-ils si mal vus sur une
femme ? Des questions que les jeunes filles - et garçons ! - qui
liront ce roman se posent peut-être elles et eux aussi. Encourager l’ouverture
d’esprit sur les questions d’égalités des sexes, du patriarcat et du féminisme
est un très beau projet, magnifiquement proposé à travers un texte plein d’humour.
Parce que tout de même, c’est avant tout l’histoire de Cléo, 13 ans, qui commence
à tenir un journal intime à travers lequel nous la découvrons, elle et ses
meilleures amies. La vie de Cléo fera forcément écho à celle des filles qui
allaient au collège dans les années 2000, à l’époque où on se voyait encore IRL
pour déconner entre copines. Alors Cléo, elle pense à son avenir, mais aussi
beaucoup aux garçons, à sa vie de famille et à ce qui turlupine forcément une
fille de son âge. Mais elle le fait avec beaucoup d’auto-dérision et avec une
vision du monde auréolée de magie et de créativité, ce qui rend le tout très, très
agréable à lire, même pour quelqu’un qui n’a plus treize ans… depuis plus ou
moins longtemps !
Sincèrement, je pensais que mon
avis serait biaisé par mon attachement à l’autrice et en fait, j’ai juste passé
un excellent moment avec Cléo. En plus, l’écriture de Maureen Wingrove est
hyper fluide, très agréable à lire et pas du tout anachronique dans la bouche
(dans le stylo ?) d’une jeune fille de treize ans qui écrit dans son
journal intime. Il y a de la vie et des libertés de mises en page, des retranscriptions
de dialogues ou des échanges d’SMS, bref, c’est crédible et bien fait ! La
relève des romans d’ado est assurée, adaptée au XXIème siècle et prête à
inspirer une génération de féministes en puissance ! À lire et à offrir,
faites-vous plaisir !
J'apprends via ta chronique qu'il s'agit d'une série et non d'un one shot. Mais quand on aime on ne compte pas ;) Surtout pour les amateurs de fantasy comme nous (on est habituées). C'est chouette de la savoir aussi bonne autrice qu'illustratrice ! J'avais lu l'anecdote sur son blog : Cléopâtre est le prénom qu'elle a failli porter ;)
RépondreSupprimerJ'étais sûre de lire un one-shot aussi et, en le refermant, j'étais contente de savoir qu'il y aurait une suite :) Surtout qu'il se lit très vite !
SupprimerJe vais guetter ton avis, alors, si tu le lis !
Et merci pour l'anecdote, j'avais raté cette info, haha ! Cléopâtre, quand même... xD