dimanche 29 octobre 2017

Le Bâtard de Kosigan, tome 3 : Le Marteau des Sorcières


Auteur : Fabien Cerutti
Éditions Mnémos
320 pages – 20€

1341, sur les traces de son passé, le Bâtard de Kosigan et sa compagnie s’enfoncent dans les profondeurs de l’Empire germanique au service d’un puissant seigneur du Rhin. Les mystères s’épaississent, mêlant complots, magie et religion, sur fond de chasse aux sorcières. Le chevalier devra naviguer avec prudence sur des eaux redoutables où l’Inquisition rôde et où il est parfois difficile de distinguer amis et ennemis. À quelques siècles d’intervalle, Kergaël de Kosigan tente d’élucider les interrogations soulevées par les écrits de son ancêtre. Mais remuer les secrets de l’Histoire s’avère périlleux et la vérité a toujours un prix.

Joutes verbales, combats épiques, séduction et manipulations ; on retrouve avec grand plaisir la fougue et le panache de la maison de Kosigan.


Mon avis :

Ce troisième tome des aventures du Bâtard de Kosigan est tout aussi savoureux que les précédents ! J’ai pris un immense plaisir à retrouver la compagnie de mercenaires de Pierre Cordwain de Kosigan en 1341, tout autant que les échanges épistolaires de son descendant, Kergaël de Kosigan. Si, dans les précédents opus, les chapitres concernant ce dernier étaient passionnants bien qu’un peu frustrants, ils m’ont cette fois-ci totalement comblée : l’enquête de Kergaël et de ses collègues et amis prend une tournure plus qu’appréciable et de vraies réponses sont enfin apportées aux lecteurs. Car, une fois encore, ce tome pose les fameuses questions : la magie et les créatures fantastiques ont-elles réellement existé ? Pourquoi les avoir fait disparaitre de l’Histoire ? 

En 1341, c’est en Cologne que nous retrouvons le Bâtard et sa sympathique troupe. Si Pierre de Kosigan s’y rend à la base pour en apprendre davantage sur ses origines, le talentueux mercenaire en profite pour se rendre indispensable partout où il passe. Le voilà donc mêlé aux manigances des sorcières, aux enquêtes de l’Inquisition et aux attaques dirigées contre le duc de Cologne. C’est une période particulièrement passionnante que l’auteur a réussi à rendre encore plus intéressante en y incorporant, comme à son habitude, des éléments fantastiques qui s’imbriquent subtilement dans l’Histoire telle que l’on la connait. J’ai particulièrement été conquise par le cénacle des sorcières et leur rivalité avec le fameux Las Calas, dit le Marteau des Sorcières. Je ne m’y attarde pas, je vous encourage simplement à le lire : c’est très, très bon. 


Vers 1900, Kergaël de Kosigan continue son investigation et se rapproche enfin de véritables réponses. Je ne sais pas si c’est parce que j’avais l’impression d’engloutir beaucoup plus d’informations, mais j’ai trouvé les échanges épistolaires bien plus étoffés dans ce tome et ce fut un vrai régal. On y découvre des paragraphes entiers expliquant quand et comment les créatures démoniaques, la magie et tout le fantastique ont disparu de notre Histoire, le tout sans lourdeur aucune. Encore une fois, chaque fin de chapitre était un véritable pousse-au-crime qui me donnait envie d’aller lire la suite directe quelques pages plus loin au lieu de continuer ma lecture sur le chapitre suivant… sauf que le chapitre suivant en question me donnait le même ressenti. On se retrouve donc avec un véritable page-turner entre les mains qui ne se termine pas sur un cliffhanger, noooon, mais sur DEUX cliffhangers, laissant tout à la fois le Bâtard et son héritier dans des situations, disons… incertaines. Et je ne suis même pas fâchée, parce que le roman est si riche et si agréable à lire qu’il nous laisse avec quantité d’informations à appréhender en attendant la suite. En bonus, vous trouverez à la page 167 une note de bas de page vous proposant de découvrir un texte perdu par les protagonistes… dans l’anthologie des imaginales 2017. Je me suis donc sentie telle l’héritière de Kosigan à recouper les documents pour en apprendre davantage : du gé-nie. Je vous conseille donc fortement de vous procurer ce recueil, si ce n’est pas déjà fait, pour le plaisir de prolonger l’histoire ! 

Très sincèrement, je n’ai pas les connaissances nécessaires pour pleinement apprécier les subtilités du travail d’historien de Fabien Cerutti, mais je suis tout de même époustouflée devant le travail accompli. Il arrive à imbriquer parfaitement le fantastique et la fantasy à l’Histoire et à la littérature pour appuyer son propos, de façon à ce que le lecteur en vienne lui-même à douter de la véracité des faits tels que nous les apprenons dans les livres d’Histoire. C’est clairement une saga extrêmement bien pensée et très aboutie, à laquelle il faut donner toute l’attention qu’elle mérite. Les aventures du Bâtard me divertissent énormément tout en m’apprenant beaucoup, me font retenir mon souffle et trépigner d’impatience, sans oublier les sourires que provoque régulièrement l’attitude irrévérencieuse du Bâtard. Je suis plus qu’admirative du travail fourni par l’auteur, lequel est parfaitement mis en avant par une intrigue haletante, des personnages attachants et bien dépeints et une plume aussi jolie qu’incisive. Si j’appréciais déjà énormément cette saga, ce tome ne fait que confirmer mon engouement et je ne peux que vous encourager à découvrir à votre tour les aventures de Pierre Cordwain de Kosigan, elles valent vraiiiiiiment le coup. Pour moi, c’est évidemment un immense coup de cœur !


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