Autrice : Kate Blair
Michel Lafon Jeunesse
263 pages – 16,95€
Dans un futur proche, l’humanité a trouvé le moyen de soigner toutes les maladies : les transférer aux criminels, dont la quasi-totalité vient des ghettos, maintenus au ban d’une société qui touche à la perfection.
Michel Lafon Jeunesse
263 pages – 16,95€
Dans un futur proche, l’humanité a trouvé le moyen de soigner toutes les maladies : les transférer aux criminels, dont la quasi-totalité vient des ghettos, maintenus au ban d’une société qui touche à la perfection.
C’est dans ce monde qu’est née Talia Hale. À 16 ans, elle
est la fille chérie d’un politique qui se voit déjà Premier ministre
d’Angleterre. Atteinte d’un simple rhume, au plus grand dégoût de son
entourage, elle doit subir son premier transfert. Mais à l’hôpital, Talia sauve
une petite fille d’une agression. Une petite fille qui vit seule avec son grand
frère, Galien, dans les ghettos.
Grâce à Galien, Talia découvre l’envers du décor et
l’horreur d’un système où seuls les plus riches ont le droit à la santé.
Pour changer une société où la frontière entre bien et
mal est plus floue que jamais, Talia devra briser le cocon doré dans lequel
elle a grandi et combattre tout ce en quoi elle a toujours cru… y compris son
propre père.
LE MONDE PARFAIT A UN PRIX
Mon avis :
Cela fait maintenant quelques minutes que je suis bloquée
face à mon clavier, ne sachant pas comment aborder ma chronique de Transférés.
Si j’osais, je me contenterais de dire que c’est une déception et que je n’ai
vraiment pas passé un bon moment avec ce roman, que malgré ses 263 pages j’ai
pris un temps infini pour le lire et que j’ai eu envie de l’abandonner à peu
près toutes les trente pages. Et quel dommage ! Avec un tel résumé je m’attendais
à une vraie bonne histoire dystopique, originale, qui cassait un peu les codes
convenus du genre. Et certes, l’idée sort des lieux communs que l’on retrouve
habituellement dans les dystopies young adult, mais c’est bien la seule chose
qui m’aura enthousiasmée durant ma lecture.
Dans un futur indéterminé, la menace de la maladie n’est
plus à craindre pour les familles aisées : lorsque les premiers symptômes
se font sentir, un simple transfert permet de se débarrasser d’un rhume ou d’une
gastro. Nous rencontrons Talia, fille d’un sénateur en pleine campagne
électorale, alors qu’elle-même se rend à l’hôpital pour subir un transfert. Le
système judiciaire en place permet ainsi de punir les criminels en leur
administrant une maladie à la hauteur de leurs crimes, et Talia n’est pas
choquée outre mesure devant le fait que son rhume serve de condamnation à un
inconnu ayant commis un petit délit. Mais une fois l’opération terminée, Talia
assistera à l’agression d’une petite fille et ne pourra s’empêcher d’intervenir.
Elle passe alors sans le savoir de l’autre côté de la barrière des privilèges
et découvrira l’injustice du système, voire même du programme de son propre
père.
Mon premier problème avec
Transférés, c’est le style. Je ne veux pas trop m’y attarder parce qu’il s’agit
d’une traduction, mais j’ai vraiment été ralentie dans ma lecture par les
phrases lapidaires qui ont alourdi le rythme et rendu le style poussif au
possible. J’ai carrément mis le roman en pause après le premier tiers, stoppée
dans mon élan par un passage où se trouve une accumulation de phrases
laconiques digne d’une liste de courses. Heureusement, cela se décante dans la
deuxième moitié du roman (sans pour autant devenir limpide) mais le début en
pâtit vraiment. Alors bien sûr, j’apprécie lire de belles plumes, mais j’arrive
à passer outre lorsque l’intrigue me passionne, et c’est souvent le cas en
littérature jeunesse où YA. Malheureusement, le reste n’a pas réussi à m’enthousiasmer
non plus. Car les promesses annoncées peinent à être tenues : tout est
trop survolé, précipité, bâclé. On ne sait rien de plus que ce que voit le protagoniste
principal, et si cela n’empêche pas de comprendre l’intrigue, cela en gâche la
saveur. Le roman aurait clairement mérité de s’étoffer de quelques pages pour
revenir sur le pourquoi du comment. Enfin, les personnages sont tout sauf
mémorables et aucun n’est parvenu à ne serait-ce qu’attiser mon intérêt. Pourtant,
tout était terriblement intéressant sur le papier de ce côté-là aussi, avec l’entremêlement
de la politique et de la relation père-fille, alors que Talia commence à s’éloigner
des valeurs prônées par le parti de son père… Mais le tout retombe comme un
soufflé, de ce côté-là aussi.
Tout, absolument tout aurait mérité
un approfondissement. Car j’ai envie de croire que l’on ne choisit pas d’écrire
de la dystopie sans avoir envie d’ouvrir son lectorat à la réflexion, que le
but est de mettre en avant les inégalités et les injustices sociales et les
moyens de lutter contre. Bien sûr, il se trouve aussi que je n’ai réellement aimé
aucune des dystopies que j’ai pu lire, même si ces dernières respectaient ces
derniers points. Je suis donc loin d’être une référence en ce qui concerne ce
genre, mais je pense tout de même que Transférés souffre de défauts qui
dépassent l’appréciation d’un genre littéraire. Une lecture décevante donc, qui
lance tout de même une bonne idée de débat même si elle ne prend pas le temps de s'y attarder.
"Tout, absolument tout aurait mérité un approfondissement." VRAI VRAI VRAI
RépondreSupprimerC'est si frustraaaant !
SupprimerLa liste de courses... #tmtc
RépondreSupprimerQuelle tristesse ce livre, mes aïeux
Je m'estime heureuse d'avoir été bien entourée durant cette épreuve. Merci zà vous.
SupprimerOKAY OKAY, on est d'accord ! Ce livre est... Bouh.
RépondreSupprimerMais oui, totalement bouh. Alors qu'il avait l'air original et tout !
SupprimerArf. Dommage. Comme quoi les personnes qui rédigent les 4ème de couv vendent parfois (parfois) trop bien le bouquin
RépondreSupprimer...
Là, c'est sûr que ça donnait envie !
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