Auteur : Laurent Genefort
Éditions Scrineo
300 pages – 21€
Éditions Scrineo
300 pages – 21€
Depuis des siècles, les mondes de l'acumen vivent sous la
coupe de la dynastie Combrail. Dès la naissance, le statut de chaque habitant
est gravé dans les replis de son ADN. Chacun fait partie d'une hiérarchie sociale
immuable. Avec, au sommet, le Prime Garant Bosmor, et tout en bas de la
pyramide des castes, des milliards de caires.
Quand Bosmor est victime d'une tentative d'assassinat,
héritiers potentiels et ambitieuses multinationales s'affrontent de plus en
plus ouvertement. Mais pourquoi chaque faction désireuse de s'emparer du
pouvoir veut-elle mettre la main sur Palestel, l'insignifiant caire ?
Traqué de toutes parts, il va devoir mener son enquête à travers l'acumen... mais d'abord, sauver sa peau.
Mon avis :
Lectrice des littératures de l’imaginaire, j’ai pourtant toujours
eu plus de mal avec la Science-Fiction qu’avec ses sœurs de la trinité SFFF. Lorsque
Scrineo a annoncé le lancement d’une collection Space Opera, j’y ai vu la
parfaite occasion de redécouvrir ce genre, d’autant qu’elle est dirigée par
Stéphanie Nicot (directrice artistique des Imaginales, salon que j’aime très
fort). J’ai donc jeté mon dévolu sur Étoiles sans issue afin de faire la
rencontre, par la même occasion, de la plume de Laurent Genefort (il était
temps) et j’ai passé un agréable moment, dans l’ensemble.
Finalement peu habituée à ce genre, j’ai eu besoin d’un peu
de temps pour prendre mes marques dans l’univers complexe proposé par l’auteur.
Dans la nébuleuse du Compas, le rang de chacun lui est implanté à la naissance,
faisant de sa place dans la société un élément de son patrimoine génétique. Les
caires sont les travailleurs, au bas de l’échelle, alors que les ektasiarques
et les garants sont hiérarchiquement au sommet. Le centre du Compas, enfin, de
l’histoire, c’est Palestel : un simple caire qui se retrouve bien malgré
lui emporté dans un complot qui le dépasse. Après avoir été employé en secret,
empoisonné, puis laissé pour mort, il se retrouve à devoir fuir… absolument
tout le monde. Étant le seul espoir de guérison du Prime Garant, lui-même empoisonné,
Palestel est recherché tout à la fois par ceux qui veulent la mort du souverain
et par ceux qui souhaitent l’utiliser comme antidote.
Le roman est dynamique, ne souffre d’aucun temps mort et la
plume de Laurent Genefort, clairement addictive, est au service d’un univers vaste et travaillé. Malheureusement, je n’ai éprouvé aucune sympathie pour les
personnages. Palestel est presque anecdotique, l’intrigue se forme autour de
lui mais il ne provoque jamais aucune action, il se contente de subir et d’obéir.
Je pense que c’est clairement un parti pris de l’auteur, lequel a choisi le
point de vue d’un caire sans envergure et sans talent particulier bien loin d’être
un élu à l’intelligence ou à la force singulière… mais j’aurais tout de même
aimé que quelque chose ressorte du personnage, qu’il soit un peu plus
consistant, voire attachant. Je pense que c’est aussi dû au format court du
roman, lequel nous présente un univers extrêmement fouillé sur quelques 300
pages. Ajouté au rythme haletant provoqué par la fuite de Palestel, nous n’avons
bien le temps de nous arrêter sur rien d’autre que l’intrigue principale. Cela
vaut pour la psychologie des personnages, mais aussi pour l’univers lui-même (n’ayant
déjà pas le sens de l’orientation sur une seule planète, alors cinq…) qui
aurait mérité que l’on s’y attarde plus longuement (même si je crois que c’est
le cas dans d’autres de ses romans… mais je parle pour la néophyte que je suis).
De plus, l’auteur pose les bases de plusieurs réflexions intéressantes, qu’elles
soient politiques, sociales ou religieuses, mais ne s’y attarde pas vraiment. Alors
qu’il parle d’un système de castes hyper abusif, de l’implication de la
religion dans la famille régnante, ou bien encore de clonage humain, par
exemple.
Au final, je pense que ce roman a rempli sa fonction en
piquant mon intérêt. Étoiles sans issue est un roman de Science-Fiction
divertissant et bien rythmé, auquel il manque un petit quelque chose du côté
des personnages. J’aurais aussi aimé qu’il s’attarde sur les messages qu’il
aurait pu faire passer. Je retiens en revanche la belle plume de Laurent
Genefort et son imaginaire débordant, et je vais probablement me pencher sur le
reste de sa bibliographie !
Ah dommage pour les personnages, j'aime pas non plus quand ils sont passifs et subissent plus qu'autre chose.
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