lundi 6 mars 2017

Étoiles sans issue


Auteur : Laurent Genefort
Éditions Scrineo
300 pages – 21€

Depuis des siècles, les mondes de l'acumen vivent sous la coupe de la dynastie Combrail. Dès la naissance, le statut de chaque habitant est gravé dans les replis de son ADN. Chacun fait partie d'une hiérarchie sociale immuable. Avec, au sommet, le Prime Garant Bosmor, et tout en bas de la pyramide des castes, des milliards de caires.

Quand Bosmor est victime d'une tentative d'assassinat, héritiers potentiels et ambitieuses multinationales s'affrontent de plus en plus ouvertement. Mais pourquoi chaque faction désireuse de s'emparer du pouvoir veut-elle mettre la main sur Palestel, l'insignifiant caire ?

Traqué de toutes parts, il va devoir mener son enquête à travers l'acumen... mais d'abord, sauver sa peau.


Mon avis :

Lectrice des littératures de l’imaginaire, j’ai pourtant toujours eu plus de mal avec la Science-Fiction qu’avec ses sœurs de la trinité SFFF. Lorsque Scrineo a annoncé le lancement d’une collection Space Opera, j’y ai vu la parfaite occasion de redécouvrir ce genre, d’autant qu’elle est dirigée par Stéphanie Nicot (directrice artistique des Imaginales, salon que j’aime très fort). J’ai donc jeté mon dévolu sur Étoiles sans issue afin de faire la rencontre, par la même occasion, de la plume de Laurent Genefort (il était temps) et j’ai passé un agréable moment, dans l’ensemble.

Finalement peu habituée à ce genre, j’ai eu besoin d’un peu de temps pour prendre mes marques dans l’univers complexe proposé par l’auteur. Dans la nébuleuse du Compas, le rang de chacun lui est implanté à la naissance, faisant de sa place dans la société un élément de son patrimoine génétique. Les caires sont les travailleurs, au bas de l’échelle, alors que les ektasiarques et les garants sont hiérarchiquement au sommet. Le centre du Compas, enfin, de l’histoire, c’est Palestel : un simple caire qui se retrouve bien malgré lui emporté dans un complot qui le dépasse. Après avoir été employé en secret, empoisonné, puis laissé pour mort, il se retrouve à devoir fuir… absolument tout le monde. Étant le seul espoir de guérison du Prime Garant, lui-même empoisonné, Palestel est recherché tout à la fois par ceux qui veulent la mort du souverain et par ceux qui souhaitent l’utiliser comme antidote.

Le roman est dynamique, ne souffre d’aucun temps mort et la plume de Laurent Genefort, clairement addictive, est au service d’un univers vaste et travaillé. Malheureusement, je n’ai éprouvé aucune sympathie pour les personnages. Palestel est presque anecdotique, l’intrigue se forme autour de lui mais il ne provoque jamais aucune action, il se contente de subir et d’obéir. Je pense que c’est clairement un parti pris de l’auteur, lequel a choisi le point de vue d’un caire sans envergure et sans talent particulier bien loin d’être un élu à l’intelligence ou à la force singulière… mais j’aurais tout de même aimé que quelque chose ressorte du personnage, qu’il soit un peu plus consistant, voire attachant. Je pense que c’est aussi dû au format court du roman, lequel nous présente un univers extrêmement fouillé sur quelques 300 pages. Ajouté au rythme haletant provoqué par la fuite de Palestel, nous n’avons bien le temps de nous arrêter sur rien d’autre que l’intrigue principale. Cela vaut pour la psychologie des personnages, mais aussi pour l’univers lui-même (n’ayant déjà pas le sens de l’orientation sur une seule planète, alors cinq…) qui aurait mérité que l’on s’y attarde plus longuement (même si je crois que c’est le cas dans d’autres de ses romans… mais je parle pour la néophyte que je suis). De plus, l’auteur pose les bases de plusieurs réflexions intéressantes, qu’elles soient politiques, sociales ou religieuses, mais ne s’y attarde pas vraiment. Alors qu’il parle d’un système de castes hyper abusif, de l’implication de la religion dans la famille régnante, ou bien encore de clonage humain, par exemple.

Au final, je pense que ce roman a rempli sa fonction en piquant mon intérêt. Étoiles sans issue est un roman de Science-Fiction divertissant et bien rythmé, auquel il manque un petit quelque chose du côté des personnages. J’aurais aussi aimé qu’il s’attarde sur les messages qu’il aurait pu faire passer. Je retiens en revanche la belle plume de Laurent Genefort et son imaginaire débordant, et je vais probablement me pencher sur le reste de sa bibliographie ! 

1 commentaire:

  1. Ah dommage pour les personnages, j'aime pas non plus quand ils sont passifs et subissent plus qu'autre chose.

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