Gabriel Katz
Scrinéo
390 pages
20€
C’est l’heure du duel décisif
entre les deux camps qui s’entre-déchirent pour la cité mère de
Kyrenia. Deux champions vont s’affronter sur le sable de l’arène,
un combat qui peut faire basculer le destin d’un peuple entier.
Déchirée par les luttes de pouvoir, la plus
grande cité du monde est au bord de la guerre civile. Le culte
millénaire de la Grand déesse, menacé par celui d’Ochin qui se
répand comme un raz-de-marée, n’a plus qu’un recours : la
violence. Entre complots, combats et trahisons, chacun lutte pour sauver sa place et parfois sa vie...
Un deuxième et dernier tome aussi mouvementé, surprenant et trouble que le premier
Mon avis :
Je pensais que Gabriel Katz avait
compris, que le message était passé lorsque je l'avais frappé sans
pitié avec son propre livre, lorsque je l'avais étranglé en lui
demandant (gentiment) de ne plus me faire un coup pareil. J'ai
répondu à la violence par la violence, mais au fond de moi, je le
savais : j'avais adoré ça. Il y a finalement quelque chose de
vraiment plaisant dans le fait de pleurer et de gémir en lisant un
livre, de voir tous nos espoirs pulvérisés et notre cœur piétiné
sans pitié. Oui, je suis clairement un peu maso, en définitive.
Alors, je ne sais pas si le but ultime de Gabriel Katz est de faire
hurler à la mort ses lecteurs avant de les abandonner, gémissant et
pleurnichant en position fœtale pendant des jours (true story) mais
le fait est qu'il y arrive très bien. Et même lorsque le pauvre
lecteur pense qu'il a déjà assez souffert et qu'il a droit à un
peu de bonheur... Eh bien en fait, non.
Vous avez sûrement remarqué qu'en
fantasy, on a l'habitude de voir l'honneur et l'honnêteté
récompensés, les méchants punis, les trahisons vengées, ce genre
de choses qui rend la vie acceptable ? Eh bien sachez que si
vous lisez du Gabriel Katz, vous pouvez laisser tous ces clichés
derrière vous : vous allez souffrir. Le premier tome vous l'a
sûrement fait comprendre, bien sûr, mais ne croyez pas que L'envers
du monde est un roman apaisant qui chercherait à se réconcilier
avec ses lecteurs : NON. La marche du prophète n'était que la
partie immergée de l'iceberg, et nous, pauvres lecteurs, fonçons
dessus avec entrain.
Clairement, j'ai adoré ce second tome
et il a été, comme le fut le premier, un coup de cœur. Tout
simplement parce que ça fait du bien de ne pas voir le roman se
dérouler comme on l'espère, de pleurer, de s'étonner, de maudire
l'auteur en refusant d'accepter les événements qui se produisent.
Il en faut du cran pour oser infliger à ses personnages ce que
Gabriel Katz leur fait subir, pour oser offrir ce résultat
traumatisant à ses lecteurs. Et le pire, c'est qu'on ne peut pas
lui en vouloir (enfin, pas trop) parce que tout ce sadisme est au
service d'une histoire très bien ficelée et passionnante.
Je pense que je n'ai pas vraiment
besoin d'en dire plus pour vous convaincre que cette saga vaut le
coup, et pas qu'un peu. Mais il y a pourtant encore beaucoup de
choses à dire dessus... Comme par exemple que j'ai adoré la galerie
de personnages (sauf une personne. Nous y reviendrons. Oui, vous
voyez très bien de qui je parle si vous avez lu le roman) qu'ils
soient du côté des « gentils » ou des « méchants »
parce que, justement, aucun camp n'est le bon et personne n'est
foncièrement bon ou mauvais. Mais je dois dire que Desmeon, l'homme
au cœur de l'histoire, a remporté haut la main le concours et reste
le personnage que j'ai pris le plus de plaisir à suivre. Oh, il est
insupportable, tout sauf modeste et incorrigible... mais très, très
attachant. Sauf apparemment aux yeux de l'homme qui lui a donné la
vie, monsieur Gabriel Katz himself, hum hum.
Les autres personnages ne sont bien sûr
pas en reste, mais je vous laisse les découvrir et apprendre à les
aimer et à les détester de votre côté. En revanche, je suis bien
obligée de placer ici un mot pour Nessirya. Elle a fait une entrée
fracassante dans mon top 10 des personnages les plus détestables de
tous les temps à qui je souhaite plus de souffrances qu'aucun être
humain ne peut en endurer. Oui, c'est violent, mais c'est mérité.
Bitch !
L'intrigue, quant à elle, prend une
jolie tournure que je n'attendais pas forcément, du moins pas de la
façon dont elle arrive, après la fin du second tome. Tout m'a
enchantée, pas forcément en me remplissant de joie et d'amour, mais
même quand j'ai souffert et pleurniché, je n'ai pas lâché le
roman à un seul moment. Je suis même passée par certaines phases
du deuil, genre, le déni ( « Non, il n'a pas fait ça, il
n'aurait pas osé, non, j'ai mal lu, je verrais au prochain chapitre,
c'est une feinte... AH LE CHENAPAN » et bien sûr, je n'ai pas
dit chenapan) ou la colère et la tristesse, bien sûr. Mais pas
l'acceptation. Pas encore. Preuve en est le temps que j'ai mis à
vous écrire cette chronique et le nombre de livre que j'ai lu depuis
que j'ai terminé Aeternia (ZÉRO!)
Je peux aussi me la péter un peu (je
suis ici chez moi, je fais ce que je veux) en vous disant que j'avais
plus ou moins deviné le « truc » et que pourtant, quand
la grosse baffe arrive, elle m'a quand même fait super-mal. Et quand
les autres baffes, épinglées « révélation de folie »
ou bien « souffre, lecteur ! » arrivent, on est déjà
par terre à sangloter, mais on prend quand-même. Rien ne vous sera
épargné, de la tristesse profonde à la rage, en passant par le
désespoir le plus total... Le tout assaisonné de quelques jolis
moments de joie, et de beaux moments drôles tout de même !
Alors, voilà. J'ai mis quinze jours à
écrire cet avis, et autant de temps à passer à autre chose. Je
suis hyperémotive, ça a bien sûr dû jouer, mais le fait est que
j'ai tant apprécié ma lecture qu'elle m'a donnée une panne de
lecture sévère, ce qui ne m'arrive finalement pas si souvent. C'est
dire si j'ai été touchée et transportée par L'envers du monde.
Certes, Gabriel Katz m'a frappée alors que j'étais déjà à terre
(métaphoriquement, calmez-vous!) mais je ne lui en veux pas du tout
(encore une fois, je dis ça pour vous mais en vrai, je veux le
secouer en hurlant « pourquoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ?! »)
et je suis même prête à retenter l'expérience au plus vite. Vous
qui avez la chance de pouvoir découvrir cette saga, n'hésitez
plus ! Vous aurez mal, mais vous ne le regretterez pas une seule
seconde. Il y a des choses qui valent la peine que l'on souffre pour
elles, non ?
Hahaha moi j'avais rien vu venir sur la révélation. J'étais tellement pure et innocente à cette époque là... Jadis... Quand je croyais encore que Mr Katz allait être sympa, faire souffrir les méchants et sauver les gentils. Avant que je comprenne qu'il n'avait aucune intention d'être manichéen et que plus il allait faire pleurer ses lecteurs et plus il serait CONTENT.
RépondreSupprimerMOI NON PLUS J'AVAIS RIEN VU VENIR, BORDELOUH !
RépondreSupprimerPuis-je, une dernière fois, me rouler par terre en pleurnichant, s'il te plait ? Je pense qu'on devrait organiser des thérapies de groupe. Histoire de surmonter ce traumatisme '_' On fera bruler une statue de bois à l'effigie de Ness, hein ?