Romina Russell
Michel Lafon Jeunesse
395 pages – 16,95€
Sur la planète du Cancer, comme dans toute la constellation du
Zodiaque, l’astrologie régit la vie quotidienne. Pas de place pour les
imprévus, et encore moins pour une catastrophe…
Abandonnée par le Zodiaque et déchue de son titre de
Gardienne, Rhoma tente de se reconstruire dans la constellation du Capricorne.
Mais une nouvelle menace apparaît dans les astres, Marad, un groupe
terroriste qui s’apprêterait à frapper l’une des maisons zodiacales.
Rhoma n’a plus le choix. Armée de tout son courage de
Cancer et de la ruse de son ami Hysan, natif de la Balance, elle se lance dans
une quête aux confins de l’univers. Une quête dont le dénouement pourrait bien
la voir affronter un ancien ennemi : le cauchemardesque Ochus, gardien de
la constellation du Serpentaire.
Mon avis :
J’en attendais beaucoup de ce second tome et j’ai passé
un très bon moment, même si je dois avouer qu’au final, j’ai presque la même
chronique à faire. Les bons points, qui sont l’univers, les personnages et l’intrigue,
restent extrêmement bons, tandis que je trouve encore que l’histoire peine à
trouver un rythme efficace. Mais je ressors extrêmement satisfaite de ce tome,
qui est plein de surprises et qui donne furieusement envie d’avoir le troisième
au plus vite.
Débarrassons-nous de ce qui m’a dérangée : je ne
sais pas pourquoi, je trouve que la saga Zodiaque… se traîne. Je ne dis pas que
le roman manque d’action, car j’ai eu ce même sentiment dans les moments d’introspection.
Je ne saurais pas mettre le doigt dessus, mais tout en appréciant ma lecture,
je n’ai pas réussi à lire plus d’une trentaine de pages à chaque fois que je
reprenais le roman. J’avais même parfois l’impression d’avoir quelques temps d’avance
sur les personnages, voire d’être carrément passée à autre chose lorsque l’héroïne
revenait sur une pensée ou un moment qui m’avait semblé « bouclé ». Cela
me chagrine un peu, parce que je pense qu’avec un autre rythme, j’aurais
vraiment adoré cette saga.
Cela semble assez négatif, mais ce n’est au final qu’un
point de détail. En plus, j’ai beaucoup apprécié l’évolution générale du récit.
Les personnages sont plus murs, vraiment tous bien dépeints, avec une identité
bien établie et des caractères affirmés. Je me suis de nouveau attachée à chacun d’entre
eux et Rhoma, que j’appréciais déjà beaucoup, m’a touchée et définitivement
conquise. Elle est pleine de défauts et elle manque de confiance en elle, mais
d’une façon qui est loin d’être agaçante. Les autres personnages ne sont pas en
reste, et Hysan, Nishi et Deke sont vraiment d’excellents personnages
secondaires, et chacun révèle une partie de la personnalité de Rhoma d’une très
belle façon. Le « petit nouveau » du tome, c’est Stanton, le frère de
Rhoma. Ce dernier remplace un peu Mathias dans le rôle du protecteur, et ça
rééquilibre bien les choses. J’ai trouvé ça plutôt intelligent de la part de
Romina Russell.
Dans ce second tome, Rhoma se reconstruit difficilement.
Elle culpabilise énormément et cela influe sur son comportement. Elle n’est
plus une jeune fille qui fonce tête baissée, convaincue que les gens vont la
croire simplement parce qu’elle dit la vérité. Ici, l’héroïne est beaucoup plus
à l’écoute, que ce soient de ses amis, de ses conseillers ou même de ses
prédécesseurs historiques. J’ai beaucoup apprécié le fait que Romina Russell
nous montre la complexité de son univers et de son Histoire. Dans ce tome, nous
en apprenons plus sur la dernière fois que le Zodiaque a été divisé, des
dernières fois où la menace du Serpentaire a pesé sur les planètes, mais aussi
sur la mère de Rhoma… même si cette dernière reste toujours le grand mystère du
roman. Mais c’est surtout sur le mystère des Ascendants que j’ai adoré en
savoir plus, et je reste frustrée de ne pas en avoir découvert plus dans ce
tome. Ces personnes, qui, au cours de leur vie changent de signes et perdent
peu à peu leur identité et leur souvenirs… L’idée est très bonne et très bien
présentée, et me fait entrevoir d’innombrables possibilités pour la suite.
Enfin, et c’est ce qui m’a probablement le plus plu, le « grand méchant » du tome précédent, celui qui semblait pire que tout, se montre différemment dans l’Étoile Vagabonde. Car une nouvelle menace se fait connaître, et Rhoma a bien du mal à savoir en qui placer sa confiance. Et si l’ennemi n’était pas celui qu’elle croyait ? C’est rafraichissant, de se faire surprendre en littérature pour adolescents, et ce fut le cas ici. La treizième maison cache bien des secrets !
J’ai vu beaucoup de chroniques se plaindre du fait que
Rhoma culpabilisait et continuait à instaurer ce climat de « triangle
amoureux » et je dois avouer que je suis perplexe. Moi que les triangles
amoureux insupportent au plus haut point, je n’ai pas du tout eu ce sentiment. Encore
une fois, cela ne m’avait pas dérangé dans le premier tome, et j’ai trouvé les
sentiments de la jeune fille absolument compréhensibles dans ce deuxième opus.
Mais je crois comprendre d’où cela vient : je n’attends pas de romance,
mais la résolution d’une histoire de science-fiction dans son ensemble où la
romance n’a que la place qui est sienne, et à laquelle Rhoma laisse la place qu’elle
mérite. En clair, je ne trouve pas que Romina Russell tente de suivre un filon
qui marche, mais qu’elle essaye de rendre son personnage crédible. Je sais que
je dois être la seule et unique personne de la blogo’ qui ne soit pas exaspérée
par ce triangle amoureux, et c’est un comble quand on sait à quel point c’est
un point qui me débecte dans la majorité des romans jeunesse que je lis !
En bref, j’ai beaucoup apprécié ce roman, même plus que
le précédent. Il souffre toujours d’un léger manque de rythme mais cela est
rattrapé par une très belle gestion des personnages et de l’intrigue. Ce roman
m’a fait verser quelques larmes et la fin m’a positivement frustrée. Je lirai
la suite, ne serait-ce que pour le très bel univers imaginé par Romina Russell.
Je pense que ce tome garde beaucoup de secrets et que le troisième promet une
véritable explosion de révélations chocs !
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