Éditons Mnémos
312 pages – 19,50€
La canicule enflamme tes nuits
bordelaises. Une bande de camés dévaste un supermarché. Et tandis que l'on
repêche des cadavres exsangues dans la Garonne, des filles perdues poussent
leur dernier soupir sur le son du Bathory, nouveau repaire de la faune
nocturne. Chargé d'enquêter sur ces événements, le lieutenant Baron suit la
trace de tueurs dégénérés avides de sexe, de drogue et de rock'n'roll, bien
décidés à saigner la cité girondine.
Vampires... Le mot, absurde,
échauffe les esprits, sans que personne n'ose encore le prononcer. Et alors que
l'investigation piétine, Lily, la propre fille de Baron, s'entiche de
l'inquiétant Damian, pensant trouver dans cette passion toxique un remède à son
mal-être.
Si Dans les veines ne s'interdit
rien, c'est pour mieux revenir à l'essence première du vampire : un être
amoral, violent, à l'érotisme déviant. Le récit emprunte au cinéma gore son
esthétique de la démesure, et se nourrit de la culture underground.
Mon
avis :
Pour mon premier avis de 2015, je
n'ai pas choisi le livre le plus facile à chroniquer... Et là, tout de suite,
je ne sais pas vraiment par où, ni par quoi commencer. Bon, j'exagère un peu,
et je vais tenter de mettre des mots sur mon ressenti. Avant toute chose, il
faut dire que les vampires, c'était mon dada. Avant qu'on en fasse des
créatures mièvres et tourmentées, que le mythe se casse un peu plus la gueule à
chaque nouveau roman cucul au possible. Alors forcément, quand on m'a vendu Dans
les veines comme un roman mettant en scène de vrais vampires à l'ancienne, qui
mangent de l'humain et qui aiment ça... J'ai été plus qu'intéressée.
Clairement, on est loin de
Twilight. L'auteur s'acharne peut-être même un peu trop à mettre cette
particularité en avant, mais je chipote. Les quatre vampires que nous suivons
sont déviants, malsains, cruels et pervers. En fait, tous les personnages le
sont, ce qui a un peu déséquilibré le tout, mais j'y reviendrai. Il faut qu'une
chose soit claire : ce livre peut choquer, et pas qu'un peu. Ce n'est pas
qu'une question de sang, de gore et de dégueulasse, ni même une question de
sexe un peu trop hardcore, c'est plus du côté impact psychologique qui m'a
personnellement perturbée. On peut par exemple trouver dans Dans les Veines des
scènes de viol ou de torture décrites avec un soin du détail particulièrement
morbide, soyez donc sûrs d'être préparé avant d'entamer ce roman. C'est un des
points du roman qui m'a dérangée. Le gore, le malsain, je ne dis pas non, mais si
cela sert l'intrigue. L'acharnement descriptif de certaines scènes m'a déplu,
j'y voyais plus du voyeurisme qu'autre chose. Surtout lorsqu'on touche au viol
incestueux ou à la pédophilie, ou même à la torture. Ce n'est pas toujours le
cas et parfois bien sûr ces scènes servent l'intrigue du roman, mais j'en ai
trouvé certaines superflues et pas forcément nécessaires.
Aussi, comme je l'ai dit plus
haut, il n'y a aucun personnage qui puisse être qualifié de fréquentable. Les
quatre vampires sont déviants au possible, chacun dans son genre, mais ils ne
sont pas forcément les pires. Chacun des êtres humains présent dans le roman
est détestable à cause d'une ou plusieurs choses, ce qui a créé une sorte de
déséquilibre où les personnages mauvais avaient l'avantage. Le résultat, c'est
que je ne me suis attachée à absolument aucun d'entre eux et j'étais
indifférente à leur sort. Il n'y a que très peu de nuance et l'histoire en
pâtit un peu. Concernant les vampires, j'ai beaucoup aimé ce qui concernait
leurs envies et leurs besoins. Leur soif ne s'arrête pas au sang, ils
recherchent absolument tous les fluides, comme les larmes, afin de se
renouveler constamment. Aussi, leur simple présence est un poison, poison qui
agit sur tous les êtres vivants, végétation incluse.
Malheureusement, ce qui me
plaisait a aussi été un peu entaché par la pseudo histoire d'amour caricaturale
au centre de l'histoire. On avait d'un côté les vampires sans âme et finalement
sans grand intérêt dès qu'on s'éloignait de la trame principale, et de l'autre
un vampire qui cherchait à retrouver des émotions passées, enfouies, et qui
utilisait une jeune lycéenne pour cela. Un peu de nuance, moins de gore d'un
côté et moins de mielleux de l'autre aurait rétabli un équilibre qui manquait de
ce côté aussi. Et finalement, je suis restée un peu hors de l'histoire, à ne
jamais vraiment voir quel était le fil conducteur. Surtout avec la fin qui
casse totalement le rythme et nous abandonne un peu à notre sort.
Je dois cependant dire que le style
de l'auteur était assez plaisant pour me donner envie de continuer et de finir
le roman, et ce en une seule journée. J'ai été un peu gênée par le changement
de ton de la narration qui adoptait à tour de rôle le style des personnages à
travers les yeux desquels on suivait la scène. Ce n'est pas forcément mal fait,
et pas forcément choquant non plus, mais j'aurais préféré une narration
linéaire, surtout à la troisième personne. Je chipote une fois encore, parce
que j'ai vraiment trouvé que Morgane Caussarieu avait un style très fluide, qui
se lisait tout seul. J'ai l'impression que ça fait peu de points positifs en
fait, mais le livre n'est clairement pas mauvais non plus. Il manquait juste de
nuance, l'auteur était aussi beaucoup trop focalisée sur son idée d'offrir des
vampires les plus éloignés possible des clichés récents et son histoire en a un
peu souffert. Avec un peu moins de manichéisme et, à mon goût, un peu moins de
scènes glauques trop détaillées, j'aurais été bien plus enthousiaste. Au final,
Dans les Veines un roman intéressant qui me donne envie de découvrir Morgane
Caussarieu autrement.
Bon ben oui, en effet, on se rejoint plutôt pas mal :D ahhaha
RépondreSupprimerBisouilles ma belle !
Cali
Après le premier paragraphe, je me suis dit que j'allais faire un remake de ta chronique x) Mais je ne regrette pas de l'avoir lu en tout cas ^^
SupprimerBisous, à bientôt :D