Autrice : Robin Hobb
Éditions Pygmalion
624 pages – 21.90€
Lorsque les Quatre et leurs
Serviteurs s'attaquent à Flétribois et enlèvent la fille de Fitz, ils mettent
en branle des forces impossibles à arrêter.
L'ancien assassin royal, croyant
Abeille disparue à jamais, se lance à l'assaut de leur citadelle, accompagné du
Fou. De Kelsingra au fleuve du désert des Pluies en passant
par les îles Pirates, le Prophète blanc et son Catalyseur sont prêts à tous les
sacrifices pour mener à bien leur vengeance.
Abeille, quant à elle, est en vie et refuse le sort que ses ravisseurs lui réservent. Si elle a espéré leur échapper et retrouver les siens, elle décide finalement de les anéantir, quitte à les accompagner dans leur ruine.
Abeille, quant à elle, est en vie et refuse le sort que ses ravisseurs lui réservent. Si elle a espéré leur échapper et retrouver les siens, elle décide finalement de les anéantir, quitte à les accompagner dans leur ruine.
Les Blancs
ont accès à des rêves prémonitoires, certes, mais rien ne les avait préparés
aux Loinvoyant. Car l'instinct de survie sans faille de cette famille n'a
d'égal que sa capacité de destruction dans le détail.
Mon avis :
La deuxième partie du dernier
tome de la saga Le Fou et l’Assassin n’est pas restée longtemps entre mes mains.
Je l’ai lue d’une traite, sacrifiant des heures de sommeil sans regret. Je l’ai
fini à temps pour en parler à Robin Hobb elle-même le 15 mars. Pourtant c’est presque
un mois plus tard que je viens en parler ici, et pour cause : c’est le
temps qu’il m’aura fallu pour recommencer à lire. Je n’ai que rarement été si
touchée par un roman et je ne suis pas étonnée que ce soit Robin Hobb qui m’ait
fait ressentir de si fortes émotions. C’est loin d’être la première fois que l’autrice
m’émeut, mais ce tome-ci avait la saveur particulière d’un au revoir. À ceux et
celles qui la connaissent et qui l’ont lue, vous savez que son écriture est
aussi belle que limpide, qu’elle dépeint des personnages si vrais et attachants
qu’ils font presque partie de la famille, qu’elle crée des histoires passionnantes
et qu’elle est une maitresse de la fantasy. Le Destin de l’Assassin ne vous
décevra pas. Si vous n’avez jamais lu Robin Hobb… allez faire un tour ici, ou
allez la découvrir directement !
Il m’est difficile de parler de l’intrigue
en elle-même sans révéler quoi que ce soit, surtout qu’elle ne fait que prendre
la suite de Sur les Rives de l’Art. Fitz et le Fou sont toujours en quête de
vengeance, Abeille est toujours aux mains des Serviteurs. Tantôt dans l’émotion,
tantôt dans l’action, ce tome joue avec nos nerfs autant qu’avec notre cœur. Comme
prévu, il apporte de nombreuses réponses aux questions que l’on a pu se poser
dans les aventures de Fitz, dans Les Aventuriers de la Mer, dans Les Cités des
Anciens… Chaque histoire se voit offrir une conclusion, mais cela ne veut pas
dire que le dénouement sera idéal pour chacune. Car ce tome semble plus sombre,
plus dur. Abeille n’a définitivement plus rien d’une enfant, livrée à elle-même
et maltraitée, avec pour seul guide la voix de Père Loup qui la rend combative
et féroce. Je l’ai aimée, j’ai eu peur pour elle, j’en ai été fière. Robin Hobb
l’a qualifiée de « not really obedient » lorsque je lui en ai parlé,
et cela la définit bien : Abeille n’est pas très obéissante, en effet. Elle
a du caractère, elle est forte, c’est une petite louve.
Fitz et le Fou sont à la fois
plus proches que jamais et terriblement loin l’un de l’autre dans ce tome. Unis
dans leur quête de vengeance, portés par leur colère et leur peine, ils sont le
reflet l’un de l’autre et le meilleur soutien dont ils puissent avoir besoin.
Pourtant, leur relation a changé. C’est tellement subtil et bien fait, cette
façon qu’a Robin Hobb de montrer que la vie et le temps, que les horreurs, les
pertes et la peine changent les gens et changent leurs relations. C’est à la fois
un crève-cœur et un renouveau. C’est aussi une façon de faire briller d’autres
personnages. Abeille, bien sûr, mais aussi la petite troupe qui s’est formée
pour sauver Abeille deux tomes et une éternité plus tôt. Comme dans ses
précédentes sagas, Robin Hobb a su créer des personnages détestables au premier
abord qui deviennent chers à nos cœurs quelques centaines de pages plus tard.
Lant m’a rappelé Malta, en un sens. Comme elle il s’est racheté, m’a ému, m’a prouvé
qu’il était brave et digne d’intérêt. Braise et Persévérance avaient mon
affection depuis le début, mais ont aussi bien changé. Chacun des personnages
sur le devant de la scène a évolué à sa façon et saura laisser sa marque. Mais
aucun autant qu’Abeille qui s’est révélée et qui donne envie de continuer à vivre
au rythme des Anciens, des Dragons, du Vif et de l’Art.
Lorsque j’ai demandé à Robin Hobb
si cette fin était LA fin, elle m’a répondu qu’elle ne répondait plus à cette
question. Qu’elle avait déjà répondu « oui » auparavant avant d’y
revenir pourtant quelques temps plus tard. Ainsi, Le Destin de l’Assassin pourrait
être la fin des aventures de Fitz et du Fou, ou peut-être pas. Ce dernier tome
offre quoi qu’il en soit une conclusion sublime et forte en émotion à toutes
ses sagas, et je n’ai pas les mots pour vous dire à quel point il m’a emportée,
bouleversée et passionnée.
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