lundi 26 janvier 2015

Blizzard, tome 1 : Le secret des Esthètes

Auteur : Pierre Gaulon
Mnémos
287 pages
19€ 
Dans le lointain Nord, tout autour d’une cahute, s’étendent à perte de vue forêts enneigées et pics glacés. Blizzard, l’un des rares magiciens survivant d’une guerre encore fraîche et son protégé Chasseur y vivent entre retraite et exil loin d’un royaume maintenant pacifié d’une main de fer par l’Inquisiteur. Jusqu’au jour où une redoutable phalange les attaque sans raison. Jusqu’au jour où la même troupe ravage entièrement le village de Iak, dresseur de tigre des glaces. Les voilà jetés sur les routes, consumés par le désir de vengeance et la volonté de comprendre. Leur périple les confrontera à des secrets qui ébranleront tout ce qu’ils croyaient savoir.
 

La fantasy recèle de nombreux trésors dont l’un est d’être la littérature de la belle aventure, celle qui nous emporte dans un récit puissant et échevelé, entre grande saga et paysages à couper le souffle.
Avec Blizzard, Pierre Gaulon signe un roman de cette trempe. Écrivain talentueux de thriller, il a tissé une histoire trépidante, plus grande que nature. Doué d’un sens du merveilleux digne des meilleurs, il nous emmène sur les pentes montagneuses balayées par les vents glacés, au sein de cavernes où gronde la révolte, dans des cités décadentes, aux venelles hantées, ou à la rencontre des étranges Esthètes, ce peuple qui magnifie tout ce qu’il touche. Un régal ! 

Mon avis :

Quelle lecture plaisante ! Ma chronique arrive bien tard et je m'en veux, parce que j'ai dévoré le roman en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je tiens à remercier Pierre Gaulon et les éditions Mnémos pour leur confiance et pour le trèèèès agréable moment qu'ils m'ont permis de passer avec Blizzard !

Contrairement à beaucoup d'autres (me semble-t-il) je découvre Pierre Gaulon avec ce roman de fantasy et je dois avouer que je suis conquise ! À tel point que, peut-être, je me laisserai volontiers tenter à l'avenir par ses autres romans, bien loin de mon genre de prédilection... Mais avant de penser aux prochains, concentrons nous sur Blizzard, premier tome d'une saga plus que prometteuse et dont j'attends maintenant la suite avec grande impatience !

Alors, que dire de ce roman ? À vrai dire, que du bien ! S'il peut sembler court, il n'en est pas moins suffisamment dense pour offrir un background très détaillé comme j'aime en trouver en fantasy, surtout dans un premier tome ; Traditions, coutumes et Histoire avec un grand H, en plus de plein d'autres petits détails qui peuvent sembler insignifiants au premier abord alors que toutes les informations sont apportées en temps et en heure, et ce de façon à nous en dire juste assez au moment où il le faut. Tout est maîtrisé, précis et permet de tenir le lecteur en haleine jusqu'à la toute dernière page.

L'intrigue elle aussi est très dense et se joue sur plusieurs niveaux, si bien qu'à chaque fois que je pensais voir où l'auteur essayait de me mener, un retournement de situation inattendu changeait absolument tout, pour mon plus grand plaisir. Le récit à la troisième personne et le changement de point de vue à chaque chapitre ou presque permet à l'intrigue d'évoluer constamment et ne laisse jamais le lecteur sur sa faim, avide qu'il est de retrouver le personnage laissé quelques pages plus tôt. Les personnages d'ailleurs, sont tous très bien travaillés et parfaitement nuancés, et le lecteur ne manque pas d'être surpris par chacun d'eux.

Le style de Pierre est très agréable, loin d'être trop riche sans pour autant être simpliste, il offre un juste milieu avec une écriture fluide, claire et accrocheuse. Aucun mot n'est superflu, le tout est très bien rythmé et je n'ai eu aucun mal à faire travailler mon imagination, bien guidée comme je l'ai été !

Bon, je me rends compte qu'à ce stade de ma chronique, je n'ai pas encore parlé de l'histoire elle-même... Et je ne pense pas trop m'y attarder, histoire de vous la laisser découvrir. Disons simplement que le jeune Chasseur, qui porte bien son nom, et Blizzard, un vieux mage, vivent ensemble loin de tout, dans la neige et le froid, bien cachés, discrets, se faisant oublier. Et ce parce que ceux qui maîtrisent l'art obscur sont traqués par les hommes de l'Inquisiteur, lequel semble vouer une haine farouche à la magie et à ses pratiquants... Enfin, en apparence. Bien sûr, l'apparente quiétude des deux hommes va être chamboulée dès le début du roman, permettant à Chasseur de prendre son envol et de découvrir le monde en même temps qu'il se découvrira lui-même. D'un autre côté, on découvre le jeune Iak, dont la vie changera irrémédiablement dans le même temps, le laissant seul avec son tigre de compagnie, plein de rage et animé par la soif de vengeance.

Je n'en dirai pas plus ! Je préfère vous laisser le plaisir de la découverte, car elle vaut le coup. En bref, j'ai beaucoup apprécié ce premier tome et je serai au rendez-vous pour les suivants, c'est sûr ! Une fois encore, je suis tout autant charmée par le travail des éditions Mnémos sur le livre objet magnifique (auquel l'image ne rend pas justice) que par le roman en lui-même. N'hésitez pas à vous laisser tenter, vous ne le regretterez pas. Et encore une fois, merci à Pierre Gaulon et aux éditions Mnémos, ainsi qu'à Justine (son avis ici) !


mardi 20 janvier 2015

Dans les Veines

Autrice: Morgane Caussarieu
Éditons Mnémos
312 pages – 19,50€

La canicule enflamme tes nuits bordelaises. Une bande de camés dévaste un supermarché. Et tandis que l'on repêche des cadavres exsangues dans la Garonne, des filles perdues poussent leur dernier soupir sur le son du Bathory, nouveau repaire de la faune nocturne. Chargé d'enquêter sur ces événements, le lieutenant Baron suit la trace de tueurs dégénérés avides de sexe, de drogue et de rock'n'roll, bien décidés à saigner la cité girondine.
Vampires... Le mot, absurde, échauffe les esprits, sans que personne n'ose encore le prononcer. Et alors que l'investigation piétine, Lily, la propre fille de Baron, s'entiche de l'inquiétant Damian, pensant trouver dans cette passion toxique un remède à son mal-être.
Si Dans les veines ne s'interdit rien, c'est pour mieux revenir à l'essence première du vampire : un être amoral, violent, à l'érotisme déviant. Le récit emprunte au cinéma gore son esthétique de la démesure, et se nourrit de la culture underground.